Le TDAH et les femmes

Le TDAH chez les femmes et les filles est encore mal compris par de nombreux professionnels de la santé, enseignants, parents et le grand public. De plus en plus de femmes diagnostiquées à l’âge adulte déclarent avoir des difficultés, même avec les membres de leur propre famille, à faire accepter leur diagnostic. Les principales raisons en sont que l’âge d’apparition des symptômes est beaucoup plus tardif chez les filles et que leurs symptômes sont beaucoup plus subtils, contrairement aux garçons qui présentent déjà des symptômes perturbateurs et impulsifs à l’âge préscolaire. En outre, on pense que le TDAH de type inattentif est plus fréquent chez les filles et les femmes que chez les garçons et les hommes, et les symptômes du TDAH inattentif sont encore largement incompris par les professionnels de la santé.

Bien que les filles ne semblent pas être extérieurement impulsives ou hyperactives en classe, elles ont tendance à intérioriser leurs comportements et leurs pensées peuvent leur causer d’énormes étourderies et une agitation interne. Les filles parviennent à mieux masquer leurs symptômes que les garçons, non seulement en raison de la nature intériorisée de leurs symptômes, mais aussi parce que les filles ont tendance à être plus attentives à la façon dont elles doivent agir, en imitant autant que possible ce que font leurs pairs.

Ainsi, de nombreuses filles deviennent adultes sans connaître la raison de leurs difficultés, sans savoir pourquoi elles semblent en avoir plus que leurs camarades. Les erreurs de diagnostic étaient courantes dans le passé, ajoutant un traumatisme à leur vie parce que le traitement qui leur était proposé ne fonctionnait pas pour elles.

Les femmes non diagnostiquées sont donc nombreuses ; seules celles qui sont finalement tombées sur la cause de leurs difficultés ont été diagnostiquées à l’âge adulte. Nous savons cependant que ce n’est que la partie émergée de l’iceberg, pour ainsi dire, et que beaucoup d’autres ne sont pas diagnostiquées, ne sont pas traitées et sont isolées, avec des relations brisées ou tendues, et toutes les souffrances que cela implique.

Le rôle des femmes dans la société est tel que celles qui ne semblent pas pouvoir faire ce que l’on attend d’elles sont isolées en tant que jeunes mères, épouses, éducatrices. Les difficultés que rencontrent de nombreuses jeunes filles et femmes en raison des changements des niveaux d’œstrogènes dans leur cerveau peuvent fortement affecter les filles et les femmes avec TDAH pendant la puberté (importants sauts d’humeur prémenstruels, dépression et/ou anxiété). C’est à ce moment-là que les symptômes du TDAH sont les plus intenses. Après le diagnostic, les jeunes femmes sont souvent pleines d’énergie, elles reconnaissent leurs points forts et en tirent parti. Les femmes plus âgées, en revanche, doivent faire le deuil de ce qu’elles auraient pu accomplir si elles avaient été identifiées beaucoup plus tôt et su ce qui n’allait pas.

 

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