Les filles ont tendance à avoir un TDAH de type inattentif, qui est beaucoup plus subtil que le type hyperactif. Ces filles sont généralement calmes et rêveuses et ont tendance à gribouiller en classe tout en ayant l’air d’écouter. Bien qu’elles procrastinent, elles s’assurent de terminer leurs projets à temps en passant des heures à les faire à la dernière minute. Cependant, elles seront submergées par la charge de travail qui augmente au fur et à mesure qu’elles avancent dans leurs études et beaucoup d’entre elles sembleront anxieuses et déprimées en conséquence.
Comme les garçons atteints d’un TDAH de type inattentif, elles peuvent avoir une mauvaise gestion du temps ou compenser en étant vraiment en avance pour tout. Elles semblent généralement être organisés alors qu’en fait, elles ne le sont pas. Elles sont souvent perfectionnistes, raison pour laquelle elles paraissent être très organisées. En même temps, elles ont de mauvaises capacités d’écoute et ont du mal à suivre les instructions. Elles ressentent le stress de manière plus intense que leurs camarades sans TDAH, mais cela est généralement interne, et pas perceptible à l’école. Cela les affecte et elles ont souvent des crises émotionnelles, une fois à la maison.
Les filles et les femmes ont des relations plus intenses et des conflits plus dramatiques avec leurs amis, préférant généralement avoir une seule meilleure amie. Cette tendance se poursuit à l’âge adulte, où elles sont susceptibles de développer un trouble anxieux en raison des pressions qu’elles subissent pour s’intégrer, réussir à l’école, être acceptées, etc. Certaines développent des traits obsessionnels compulsifs.
Certaines filles peuvent présenter un TDAH de type combiné, inattentif et hyperactif-impulsif. Ces filles se distinguent de leurs camarades inattentives par leur niveau d’activité plus élevé, leur excitation et leur émotivité, le fait qu’elles interrompent fréquemment les autres et sautent d’un sujet à l’autre pendant la conversation. Elles sont plus susceptibles d’être agressives envers les enseignants qu’elles n’aiment pas et peuvent se présenter comme “idiotes” pour masquer leurs déficits. Elles se font remarquer, mais ne sont généralement pas identifiés comme ayant un TDAH.
Les symptômes suivants sont communs à toutes les femmes atteintes du TDAH :
- ne pas atteindre le niveau de ses capacités
- avoir des problèmes de sommeil (s’endormir, rester endormi, qualité du sommeil)
- difficulté à se concentrer pendant les conversations, ce qui affecte les relations amicales
- ressentent généralement le stress de manière plus aiguë que leurs camarades sans TDAH
Le TDAH chez les femmes de tous âges est également lié à une dysrégulation émotionnelle et à des problèmes de santé mentale. Cela peut avoir une base biologique, car la recherche a montré que les modifications des niveaux d’œstrogènes dans le cerveau peuvent avoir un impact important sur les filles et les femmes présentant des symptômes de TDAH, les rendant plus susceptibles de souffrir de graves sautes d’humeur prémenstruelles, de dépression et/ou d’anxiété. À l’adolescence, les filles atteintes du TDAH peuvent ne pas avoir les stratégies d’adaptation nécessaires et, par conséquent, présentent davantage de déficiences dans les mesures de fonctionnement social, scolaire et familial que les filles sans TDAH. Le maintien des amitiés à l’adolescence est altéré/entravé par leurs oublis, les rendez-vous manqués avec leurs amis, le manque apparent d’intérêt pour ce que leurs amis ont à dire, l’apparence d’égocentrisme, tout cela rendant le maintien des amitiés difficile pour elles.
Si une fille avec TDAH n’est pas diagnostiquée ni traitée, elle rencontrera presque inévitablement en entrant dans l’âge adulte toute une série de problèmes d’adaptation qui peuvent conduire à des troubles supplémentaires tels que des troubles du comportement alimentaire (boulimie, anorexie) ou des troubles de la personnalité. Parmi les autres comportements typiques de ces filles, on peut citer une activité sexuelle précoce motivée par le besoin de se sentir bien, le sentiment erroné de vouloir être aimée et d’être populaire. Ce comportement parfois impulsif conduit à des rapports sexuels non protégés, à un taux plus élevé de grossesses chez les adolescentes, à des maladies sexuellement transmissibles et à une habitude de fumer précoce, développée pendant leurs années scolaires.
Tous cela aboutit à un TDAH non diagnostiqué chez les femmes adultes qui peuvent être des parents isolés, être sous-éduquées, sous-employées ou sans emploi, souffrir de troubles du sommeil, subir un stress constant dû à la difficulté de gérer les exigences de la vie quotidienne attendues de la société.
Celles qui ont un QI élevé peuvent très bien atteindre l’université avant de commencer à avoir des difficultés. Beaucoup d’entre elles peuvent sembler avoir réussi une carrière, mais les luttes internes les rendent moins résilientes que leurs collègues. L’épuisement professionnel est un phénomène courant chez ces femmes et certaines peuvent même avoir la chance d’obtenir un diagnostic de TDAH lorsque cela se produit. Cependant, elles sont plus susceptibles d’être mal diagnostiquées. Qui pourrait même envisager que des femmes occupant des postes de haut niveau puissent souffrir de TDAH ?
C’est le dilemme auquel de nombreuses femmes sont confrontées. Si les indicateurs typiques des femmes peuvent différer en fonction de leur capacité à compenser leurs difficultés, il en existe quelques-uns que toutes les femmes partagent :
- tendance à changer fréquemment d’emploi
- devoir travailler plus longtemps sur des projets que leurs camarades sans TDAH
- toujours l’impression d’être spectateur d’une situation
- manger et/ou boire de l’alcool pour se rassurer
- manque total ou excès d’exercice physique
- difficultés dans leur mariage, le divorce, etc
- devoir lutter en tant que mères pour entrer dans le moule
- oublieuses, facilement distraites et souvent en retard
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